PerceTénèbres
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 Lysa Vastalan ou les cieux embrasés

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Lysa Vastalan

Lysa Vastalan


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MessageSujet: Lysa Vastalan ou les cieux embrasés   Lysa Vastalan ou les cieux embrasés EmptyMar 14 Juil - 2:53

Le passé : Yeux d'enfant

« -Oncle Garmovis ! Oncle Garmovis !  
-Quoi encore ?
-Regarde ce que j’arrive à faire ! »
Une gerbe de flamme jaillit des mains de l’enfant au sang elfique, se dirigeant droit vers le mage qui regardait ailleurs. Elles vinrent lécher ses mains tandis que la peau se noircissait, arrachant un hurlement de surprise au gnome qui eut juste le temps de lever une barrière pour se protéger.
« -Lysa ! Par la sainte barbe du roi des nains ! Fait attention avec tes sorts. »
Le gnome s’éclipsa de la bibliothèque de la tour et revient avec une trousse de secours.
« -Fait voir tes mains. Hm. Du bon deuxième degré ça. »
Le gnome banda patiemment les mains de l’enfant tandis qu’il leva un regard vers elle, qui pleurait en silence.

Lysa avait toujours été irréfléchie, irresponsable naïve et curieuse. Très curieuse. Trop curieuse. Lorsque sa mère et son père avait laissé la jeune fille sur le pas de la porte du gnome, il avait bougonné quelques mois. Le frère aîné de cette tempête avait laissé au gnome un souvenir amer. Mais il aimait beaucoup Celen et sa compagne, Kaliendra. Aussi, il accepta de bon cœur de gardé leur deuxième enfant.
Ces deux-là n’avait jamais eu de chance avec leur enfant. Sur six, quatre était mort en bas âge. Les deux autres étaient des tornades furieuses avec de sacrés dons pour la magie. Kargos, de quelques années l’aîné de Lysa avait appris à réfléchir avant d’agir, une chose que sa jeune sœur ne parviendrait probablement jamais à assimiler.

Kaliendra était morte quelques années après la naissance de sa fille, suite à une mission qui tourna mal. Prise en otage, elle fut le sujet d’étrange d’expérience et décéda de ses horreurs. Quelques années après, Celen laissa sa vie dans la guerre du Cataclysm, laissant les deux gamins orphelins. Dès que Kargos eu l’âge, le gnome l’envoya étudié à Dalaran, vite rejoint par Lysa, très jeune, après qu’elle est manqué d’enflammer la tour en ruine du gnome. Bientôt, l’ainé fut reçu en tant que mage illusionniste au sein du Kirin Tor et partit faire la guerre. Sa sœur, elle se trouva un véritable don pour l’enchantement. Heureusement pour le gnome, la tante maternelle des deux anomalies vivait à Dalaran et avait constamment un œil sur eux. La famille Vastalan en lambeau, Celen, a peine adulte parti courir le monde pour étudier la magie. Lysa, elle se passionna pour les peuples d’Azeroth.

Quelques choses, dans ses deux frères et sœurs n’était pas normal. Leurs parents étaient deux sang-mêlé elfes-humains. Et eux même avait écopé de cette hybridité contre nature. A Dalaran, on voyait tant d’aberration que leur métissage ne posait aucun souci, cependant Kargos fit les frais de son sang lors de ses années dans l’armée. Lysa eu plus de chance et ne croisa des regards hostiles qu’à son arrivée à Hurlevent.

Aussi étonnant soit son sang, il y avait quelque chose en elle que sa famille n’arrivait pas à comprendre. Cette passion débordante pour l’autre, cet amour du prochain naïf et innocent… Personne de son entourage ne comprenait. Elle avait  une avidité de connaissance et une ouverture d’esprit défiant nombres de mage conservateurs. Mais cela allait de pair avec une curiosité maladive et une naïveté incroyablement grande, presque touchante.

Avec le temps, Lysa continua d’aimer le monde et de le regarder avec ses yeux d’enfant, malgré les années. Elle rencontra de nombreux peuples, humains, nains, elfes, gnomes; parcourut le monde à la recherche de gemme pour ses enchantements, découvrit, apprit, compris certaines choses, mais garda cette idée enfantine d’amour. Elle avait encore beaucoup à apprendre et à comprendre.


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Lysa Vastalan

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MessageSujet: Re: Lysa Vastalan ou les cieux embrasés   Lysa Vastalan ou les cieux embrasés EmptyVen 17 Juil - 4:28

Le passé : Songes Sinueux

Lysa respira profondément et invoqua une sphère d’arcane pur au creux de sa main. Elle la fixa de ses yeux émerveillés. Le magicien qui menait la classe de ses très jeunes recrus s’approcha de la fillette.
« -Fantastique, Apprentie Vastalan. Elle est magnifique en plus. Donnez-la-moi. »
Le magicien dissipa lentement le sort. Les enfants apprenaient les bases de l’évocation, mais pour l’heure ils ne se contrôlaient pas assez pour lancer le moindre sort. La petite magicienne recommença son évocation, matérialisant avec une facilité déconcertante le sort le plus basique, alors que ces camarades rencontraient plus de difficulté. Elle semblait promise à un bel avenir au sein de la magie. Le maître de la classe finit le cours par quelques explications théoriques et par les conseils. Les parents des têtes blondes vinrent les récupérer à la sortie de leur leçon. La plupart des adultes présents étaient des mages et vivaient au sein de la cité pourpre. La grande majorité était nés de parents magiciens et partageaient des affinités avec les arcanes. Kargos sortait d’un cours ailleurs et vint chercher sa sœur. Les deux vivaient avec leur tante. Elle était logée dans l’une des tours de la cité et avait aménagé un peu l’endroit pour ses neveux et nièces. Garmovis était en voyage et avait laissé le soin des enfants à Alora. La magicienne était ravie de profiter un peu des enfants de sa sœur.  La journée, les deux allaient en cours et le soir, elle s’occupait d’eux. N’ayant jamais eu le moindre enfant, Alora avait rencontré quelques difficultés avec son neveu au début, mais les choses s’étaient calmé avec le temps.


Le précepteur de la classe passa dans les rangs, en claquant sa longue canne sur le sol à chaque pas, tout en soulevant ses robes de mages.  Les jeunes de cette classe venaient de débuter la première année d’études pour devenir mage. Ce vieil instructeur était un expert du genre. Il arrivait autant à déceler les futurs prodiges de la magie qu’à couler les flemmards qui ne travaillaient pas. Il finit par revenir face à son tableau et dévisagea chacun de ses élèves en pleine copie du contenu du tableau.
« -Maintenant, passons à une petite vérification… Toi. Comment invoque-t-on des gâteaux de manne ?
-Euh… Le jeune mage se leva. On pense aux gâteaux et on… met les mains comme ça…
-Faux. Sort de cette salle, je ne veux plus te voir. »
Le mage sortit en pleurant. Lysa se courba sur son cahier, reprenant sa plume. L’année suivit son cour sans trop de mouvement. Le précepteur continuait à renvoyer de temps à autre les élèves ne travaillant pas assez. Si bien qu’ils passèrent de quatre-vingt à moins de quarante à la fin de la première année.
Lors des derniers cours, le vieil homme finit par interpeler la jeune magicienne.
« -Vous. Apprentie Vastalan. Vous êtes la fille de Kaliendra et  Celen, non ?
-Oui, Maître.
-Prometteur. Votre père fait un bon archimage et votre mère excelle en enchantement. Filez. »
La jeune fille s’inclina et rentra chez sa tante sans demander son reste.


« -Bien. Mettez-vous par deux. Aujourd’hui, nous travaillerons les barrières. Lysa, Sev. Démonstration, je vous prie. »
Les deux apprentis cités vinrent donc se faire face. Lysa et Sev était deux amis proches, ils pratiquaient souvent la magie tous les deux, aussi, ils ne se craignaient plus.
« -Bien. Sev, tu montes ta barrière, Lysa, tu l’attaques. Allez-y. »
Lysa invoqua une boule de feu des plus honorables. Sev monta sa barrière et se tenait prêt. Lysa lança le sort droit vers lui. La barrière de l’apprenti vola en éclat et la boule de feu vint lui bruler les yeux. L’enseignante accourut au chevet de l’élève blessé. Il se mit à hurler de douleur. Lysa resta interdite, l’un des mages qui supervisait la leçon la tira par les épaules et la sortie de la pièce. Elle attendit sur un banc toute la fin de l’après-midi, sans bouger. Après deux bonnes heures, l’enseignante discutait avec la tante de Lysa à mi-voix, si bien que la jeune hybride n’avait pas prêté attention à leur conversation jusque-là.
« -Je comprends que Lysa ai été trop loin, mais c’est un accident.
-Je ne le sais que trop bien, enchanteresse, mais comprenez-moi. Elle a blessé un camarade alors qu’ils ont le même âge. Je dois la changer de classe, sa capacité magique ne correspond pas à celle des autres élèves. Je ne veux pas plus d’accidents avec cette petite.
-Suivrait-elle dans un autre niveau, vous pensez ?
-J’en suis certaine, elle en a les capacités. Cependant, après une telle expérience, je crains qu’elle ne développe une peur de sa propre magie. C’est très commun à son âge, mais il faut absolument que Lysa la maitrise.
-J’y veillerais. »


« -Kargos ! Kargos ! La jeune magicienne donna une dernière gifle à son frère.
-Lysa ! Stop, je suis réveillé ! Ça va. Ma tête…
-Désolé ! Je visais plus haut, mais tu as bougé… »
Le frère de la turbulente mage avait avancé de quelques pas alors que l’orbe arcanique de sa sœur volait vers le sommet de son casque. Au milieu de la frôler, il l’avait encaissé en pleine face. Le jeune homme se frotta le front.
« -Je n’ai rien, tu vois ?
-Mais je t’ai fait mal…
-Eh ! C’est de la magie, c’est normal. Si on s’entrainait à l’épée, tu pourrais me mettre un mauvais coup, et j’aurais mal.  Il n’y pas de mal à blesser si ce n’est pas fait avec de mauvaise intention. Tu comprends ?
-Je pense…
-Allez, recommence.
-Mais si je te refais mal...
-Si tu ne recommences pas maintenant, tu ne pourras plus jamais le faire. Maintenant. »
Lysa recommença alors son sort et réussit, cette fois-là. Kargos sourit. Sa sœur était fin prête.


Alora et Kargos attendait à la sortie d’un bâtiment massif.  Plusieurs jeunes gens sortaient de ce dernier, certain fou de joie, d’autres aux bords des larmes. Après quelques minutes, Lysa sortit à son tour. Elle se hâta de rejoindre son frère et sa tante.
« -Alors ?
-Le juré ne voulait pas croire que j’avais bien la trentaine ! Il a fallu que Maître Henoch témoigne en ma faveur. C’est vraiment nul d’être de sang mêlé.
-Mais tu l’as eu ?! Kargos la regarda, presque plus stressé que sa sœur.
-Oui ! Elle brandit un parchemin, toute fière. Et avec les félicitations de mes professeurs !
-Fantastique ! Félicita Alora. Maintenant, tu es officiellement mage. Qu’est-ce que tu vas faire ?
-Maitre Henoch pense que j’ai autant de talent en transmutation qu’en enchantement, alors je vais devenir mage de bataille ! Je reprends les cours avec lui afin de parachever ma formation.
- Comme votre père, ce n’est pas tellement étonnant. Fait attention Kargos, elle va finir archimage avant toi.
-Pas possible, elle fait trop jeune !
-Eh ! C’est pas ma faute ça…
-Je sais, mais ça m’arrange bien. »


Lysa se réveilla en sursaut. Elle attrapa son épée et ses gants et sorti de sa tente. Elle avisa le mage de garde.
« -Du mouvement ?
-Non. Le vol bleu semble calme dans cette région. Tu ne dors plus ?
-… Un cauchemar, rient de grave. »
A ce moment, un hurlement retenti de dernière les tentes du fond. Deux draconides du vol bleu et plusieurs chasseurs de mage bondirent à l’intérieur tandis qu’un drake s’envolait au loin.
« -On est attaqué ! Hurla la sentinelle. »
Le camp fourmilla alors de mages, tandis que les sorts et les coups d’épée fusèrent. Un des draconides se rua vers Lysa et vers le garde, alors qu’il plaqua le garde à terre et commença à le griffer au visage, Lysa invoqua l’une de ses plus puissantes explosions pyrotechniques. Elle la jeta droit vers le draconide qui se détourna du mage un instant, tandis que le camp prenait feu. La jeune hybride serra les dents. Elle venait de déclencher un incendie. Son compagnon se mit à hurler, brulé par les flammes de sa camarade. Après quelques minutes, l’endroit devint un énorme brasier. Lysa invoqua sa barrière enflammée et attendit que les flammes s’apaisent. Lorsqu’elle rompit enfin son sort, les assaillants avaient fui et ses compagnons étaient morts. Et c’était de sa faute.


Kargos grimpa en haut de la tour et rejoignit sa sœur.
« -Alora te cherche partout…
-J’ai pas envie de parler, Kargos.
-Tu te rends compte ? Tu as été reconnu innocente !
-Vraiment ?!
-Oui. C’était de la légitime défense cependant…
-Ma décision est prise, je ne reviendrais pas dessus !
-Lysa… Ils pensent que tu peux encore servir dans l’armée du Kirin Tor…
-Non, la guerre du Nexus est finie. C’est tout ce que je voulais.
-Oncle Garmovis aimerait que tu fasses partit de son bataillon pour l’assaut contre la citadelle…
-Je réfléchirais. »


Garmovis mis ses mages en rang. Il les inspecta tous un par un. Leurs amures étaient parfaitement réparées. Leurs catalyseurs, préparés. Leurs sorts, appris à la perfection. Le vieux gnome s’arrêta sur sa nièce.  Il lui offrit un tendre sourire.
« -Bien. Allons-y. »
La bataille faisait rage. De partout, les morts et les vivants se déchiraient. L’escouade du gnome finit par perdre quelque uns de ses membres. Alors que les squelettes entouraient Lysa, cette dernière leva un anneau de feu autours d’elle et brula les osseux jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus se relever. Le vieux gnome se démenait contre un mage noir du culte, sa nièce le rejoignit en courant. Ensemble, ils harcelèrent le sorcier de tous les côtés, si bien qu’a un moment, le gnome tomba à cours de force. Le mage noir s’approcha lentement du gnome, leva sa main gantée vers lui.
Lysa, prit d’une rage et d’une peur ingérable lança sa dernière explosion pyrotechnique dans un geste de désespoir. La boule enflammée vola droit vers les deux, mais le mage noir était trop prêt. Alors qu’il s’enflamma, il eut le temps d’achever le gnome. L’explosion de la magicienne tua le sorcier sur le coup, alors que le sort vicieux de ce dernier laissa tout le loisir à Garmovis de rendre son dernier souffle en souffrant. Lysa avisa son oncle. Personne ne pourrait rien faire pour lui et ses yeux suppliaient que l’on l’achève… Alors que les larmes brouillèrent le regard de la magicienne, elle planta un pieu de glace en plein du cœur du gnome. Il rendit un dernier râle, comme soulagé.


Kargos tenait sa sœur par les épaules, alors que leur tante se recueillit une dernière fois sur la tombe du gnome. Les deux enfants pleuraient silencieusement. Lysa était encore bouleversée de la mort du gnome, si bien qu’elle ne put parler de la semaine qui suivit. Après quelques discussions et pas mal de papiers, elle fut ajournée de ses fonctions dans l’armée du Kirin Tor, avec les remerciements de ce dernier. Elle conservât son titre de mage de bataille ainsi que les privilèges assoies, sous la condition de ne pas en abuser. La jeune hybride n’en abusa pas et quitta Dalaran le lendemain, pour parcourir le monde. Les années qui suivirent furent un mélange de découvertes et de remords. Lentement, sinueusement, la peur que Lysa avait envers sa propre magie se développa, jusqu’à devenir un handicap réel. Alors qu’avant, elle maîtrisait la puissance de ses sorts, ses derniers commencèrent à lui échapper. Elle s’enfonça lentement dans le cercle vicieux de la terreur, hanté par les morts que sa magie avait créé.

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MessageSujet: Re: Lysa Vastalan ou les cieux embrasés   Lysa Vastalan ou les cieux embrasés EmptyMar 21 Juil - 0:12

Le présent : Solution



Lysa regarda Kitaria qui dormait, tandis que sa couverture se soulevait à un rythme régulier. La soirée qui venait de s’écouler venait de prendre la première place de l’horreur. Elle s’était brouillée avec Ragnar, ignorait si Celia lui parlerait encore et avait blessé Kitaria. Curieusement, la paladine ne lui en voulait pas, au contraire… Elle s’était montrée si compréhensive et tolérante.

La magicienne soupira, regardant son amie dormir. Elle ne trouverait pas le sommeil cette nuit. Elle se leva et sortie de la chambre sans le moindre bruit. Elle marcha jusqu’au reste du lac, jusqu’au petit cratère. Elle revit la scène sous ces yeux. Le sort qui lui échappe, qui explose, les blessant toutes deux… Ragnar avait été dur avec elle. Mais elle était tellement terrorisée et paniquée qu’elle ne se souvenait de rien. Comme si aucun son ne lui était parvenu pendant ces instants d’horreurs.
Elle posa sa main sur le sol, ramassant un peu de terre calciné.
« -C’est arrivé parce que j’ai eu peur. Parce que j’étais blessée. Parce que je me suis laissé déconcentrée… Les premières larmes lui échappèrent. C’est ma faute. »
La culpabilité lui tomba sur les épaules, telle une chape de plomb. Elle ravala ses sanglots, elle avait déjà trop pleuré pour ce soir. D’un coup, son frère et sa tante lui manquèrent. Sa famille lui manqua. Elle se souvint avec attendrissement de ses périodes d’innocences, ou elle était encore capable de rire, de pleurer, d’échouer, sans que personne ne la réprimande. Le gout de sa première erreur magique remonta lentement en elle. Personne ne pouvait la guérir. Elle devait guérir seule. Elle ne voulait plus jamais voir quelqu’un souffrir de ses manquements. Et plus que tout… Elle ne voulait plus jamais blessée une amie.

Lysa marcha un long moment, tandis que le soleil se levait de plus en plus. Une journée après une nuit blanche la fatiguerait beaucoup, elle le savait. Elle ne sera pas en état de faire l’entrainement de la soirée, mais psychologiquement, elle avait besoin de se remettre. Les autres ne comprendront pas, ils la regarderont à nouveaux avec ses yeux lourds de jugement, pensant qu’elle a peur d’affronter ses angoisses. Mais cette fois, la magicienne fit ce choix pour pleinement récupérer. Qu’elle soit autant en capacité physique que mental de soutenir ses propres frayeurs. Elle ne devait pas compter sur les autres pour la contenir.

La veille, pendant sa dispute avec Ragnar, Kitaria avait entendu certaines choses. Elle connaissait désormais la vérité sur la magicienne. La paladine l’avait pris avec un détachement assez impressionnant. Et leur amitié était restée intacte. Savoir qu’elle n’avait plus à cacher ses secrets à Kitaria la soulagea immédiatement. Parler librement lui apporta le réconfort qui lui avait manqué ces derniers temps. La guerrière su trouver les mots pour rassurer Lysa et la motiver à ne pas abandonner. La magicienne craignait cependant qu’Archandre lui montre la porte. Même si Kitaria avait dit qu’elle suivrait, elle ne voulait pas entrainer son amie dans ce genre d’affaire. Lysa aimait beaucoup l’ordre. Cependant, son sentiment de solitude ne faisait qu’augmenter avec les comportements des autres. Même si elle avait eu tort hier, les agissements de Celia et Ragnar ou la crise d’Ydric l’avait profondément blessée. Elle ne comprenait pas ce qui les avait motivés à agir ainsi. Et cette incompréhension la désorientait.

Elle passa sa journée à marcher, si bien que lorsque l’après-midi s’avança de trop, elle rentré manger et travailler son enchantement. La fatigue s’accumula lentement, et Lysa trouva cela plutôt sain. Si elle était trop fatiguée pour rester éveillée, elle comblerait dans un sommeil sans cauchemars. Elle rejoignit les autres avec Kitaria, préférant ne pas participer, évitant toute catastrophe pour la soirée. En chemin, ils discutèrent de l’incident d’hier. Elle se fit minuscule, se murant dans le silence.
L’entrainement commença et Lysa resta seule avec les affaires. Elle accueillit cette solitude avec sérénité. Ses pensées s’étaient bousculées dans sa tête et elle n’avait cessé de réfléchir. Elle regarda l’entrainement jusqu’à ce que l’ordre quitte son champ de vision. Elle se plongea dans son livre. Après quelques instants, un papillon vint se poser sur son livre. Elle le récupéra sur son doigt, et le nicha sur son épaule. Il sembla s’y trouver à son aise et y resta. Tandis qu’elle dévorait son ouvrage, son nouvel ami vola autours d’elle, revenant toujours se poser sur son épaule. Lysa l’admira en riant. Un tout petit insecte pouvait lui rendre le sourire. Elle avait encore tant à apprendre. Cette petite bête fit l’effet d’une gifle dans l’esprit de la magicienne….
« -Il n’a pas peur de moi. » Elle le regarda de longue minutes, voler autours d’elle. Il n’avait en effet pas peur de la magicienne. Il semblait même être assez rassuré pour se poser sur son épaule. Cela lui éclata en plein visage comme un phare dans la nuit. Si un simple papillon n’avait pas peur d’elle, pourquoi aurait-elle peur d’elle-même ? C’est qu’elle ne doit pas être dangereuse… Elle leva son index et y matérialisa une toute petite boule arcanique. Elle la maintient quelques secondes, le papillon resta autours d’elle, voleta de ses belles ailes dorées. Il ne la craignait pas. Il ne craignait pas sa magie. Il se sentait en sécurité. Elle sourit, sincèrement. Depuis que sa terreur s’était développée, elle n’avait jamais réussi à voir les choses d’un autre angle. Des années à réfléchir, à chercher, à tenter de lutter... Pour que ce soit une petite créature qui offre la solution à son problème.

Kitaria revint avec Archandre, Lysa sauta sur l’occasion pour lui expliquer. La guerrière resta un peu interdite, avant finalement de comprendre. Elle fut visiblement très amusée de la situation. Les deux rentrèrent jusqu’à l’auberge, et Kitaria parti se changer. Lysa avait décidé en chemin, elle garderait ce papillon, devenu son nouvel ami. Elle le nomma Solution, un nom qui ne prit de sens que pour elle. Le petit insecte sembla décidé à rester avec la magicienne. C’était moins encombrant qu’un louveteau ou d’une monture et il lui procurait le réconfort dont elle avait besoin.
Alors que les deux filles discutaient dans la salle commune de l’auberge, les tensions et les angoisses de Lysa s’envolèrent lentement. Comme si cet éclair de compréhension avait ouvert quelque chose en elle. Elle se sentait bien. Apaisée.


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MessageSujet: Re: Lysa Vastalan ou les cieux embrasés   Lysa Vastalan ou les cieux embrasés EmptySam 25 Juil - 5:46

Le présent : La fin de l’innocence




Lysa se tenait debout sur la corniche. Elle avisa le camp juste en contre-bas. Elle inspira profondément. Pour vaincre sa peur, elle devait l’affronter. Et c’est ce qu’elle ferait. A l’entrée des Paluns, plusieurs camps d’orc menaçaient les voyageurs. Jusqu’à ce que son blocage disparaisse, elle irait chaque nuit en détruire un. Elle en tuerait les occupants et exterminerait chaque menace dans ce camp. Son armure ne lui parut jamais aussi lourde que cette nuit-là. Plusieurs sorts lui échappèrent des mains, brulant les cahutes des orcs. Tandis que cela flambaient, ces ennemis cherchaient à l’atteindre. Rapide, précise, agile, elle se plaçait toujours en hauteur, loin du courroux des orcs. Une lance effleura sa cuisse, y désignant une balafre. Anecdotique.

Le premier soir, elle ne put regarder ses victimes en face. Elle se répéta en boucle, dans sa tête, que les orcs étaient des menaces. Qu’ils tueraient des centaines d’innocents. Les premiers morts lui firent l’effet d’un morceau de cœur que l’on arrache. Elle se tint la poitrine tellement la douleur de d’ôter la vie l’ébranla. Faire des morts de sang-froid, se maitriser au cœur d’une bataille. Cela lui faisait défaut et elle devait absolument y parvenir avant qu’ils se remettent en route. Les orcs la repérèrent finalement. Ils empoignèrent leurs arcs, enflammèrent leurs flèches et tirèrent droit vers elle. Elle monta d’un mouvement du poignet sa barrière. La sueur perla. Sa peur l’épuisait. Elle drainait ses forces plus que la magie.
« -Ils veulent ta mort ! Ils ne t’épargneront pas ! Ne les épargnent pas ! Sauve tous les voyageurs qui passerait par la ! »
Sa barrière se mua lentement en nuage ardent, fonçant droit vers les orcs. Les archers furent brulés vif. Ils hurlaient de douleur, déchirant le silence de la nuit. Tandis que la demi-douzaine d’orc de l’avant-poste hurlait à l’agonie, Lysa ne céda pas. Elle maintenue le sort, malgré les cris, malgré ses jambes chancelantes, malgré ses tempes qui vrombissaient. Lorsque le dernier orc se tue, Lysa relâcha lourdement le sort et tomba à genou.

« Qu’ai-je fais ? » Pleura-t-elle. « Quand en suis-je arrivé là ? »

Le second soir, Lysa s’approcha d’un nouveau camp. Les orcs étaient au plus une dizaine. Elle se jucha sur une corniche et mitrailla le camp de boules de feu. Tandis que les flammes se propagèrent, se rependant sur les bâtiments en bois et en peau, certains orcs se réveillèrent et empoignèrent une lance, une hache ou n’importe quelle arme à leur portée. Ils cherchèrent d’où venait cette pluie apocalyptique. L’un d’eux hurla, pointant les falaises ou Lysa s’était postée. Elle lança une première vague de pieux en glace. Ils filèrent vers les orcs, les blessant ou s’enfonçant dans leur torse. Les monstres trapus enlevèrent sèchement ceux qui restaient coincé dans leur peau verte. Ils envoyèrent une première volée de lance vers Lysa. Une des lance se planta sur sa botte, heurta lourdement la cheville. Dopée à l’adrénaline, la magicienne ne réalisa pas qu’elle était blessée et déversa sur les orcs  le plus de magie que son blocage permettait. Une violente détonation arcanique explosa au centre de leur regroupement. Les plus éloignés furent brulés, ceux du centre tués sur le coup. Cette fois, l’hybride regarda la mort de ses ennemis. Un fragment d’elle mourut avec les orcs. Lourdement, elle tomba à genoux. Les deux épargnés quittèrent le camp, probablement pour aller chercher du renfort. Lysa se hissa sur la falaise et repartie en courant.
Arrivé à Thelsamar, elle veilla devant la demeure du prêtre nain local. Il soigna sa cheville, la conseillant de se ménager. Elle hocha mollement la tête. Ses virées nocturnes pompaient ses forces. De temps à autres, elle voyait Archandre s’enfoncer dans la forêt, mais elle allait ailleurs. Et elle ne voulait pas ennuyer l’archimage.


Le troisième soir, la magicienne avisant le camp. Une douzaine d’orc. Deux sentinelles, toutes deux à une extrémité du camp. Elle se rendit invisible et se glissa derrière la première. D’un sort précis, elle enfonça un pieu de givre dans la gorge de l’orc, lui ôtant la vie sur place. Elle en eut la respiration coupée. « C’est mal ! C’est mal ce que je fais. » Se répéta-t-elle mentalement. Elle jeta un œil à sa bague. Elle était sur sa chaine, ne risquant pas de trahir ses pensées.  Elle remua ses doigts, et inspira profondément. Elle devait avancer. Elle dissimula le corps de l’orc dans un buisson et finit le tour du campement, jusqu’à s’approcher de la seconde sentinelle. Elle lança un caillou dans le fourrée en face de la sentinelle, pour la motiver à bouger de son perchoir, bien trop exposé. L’orc tiqua au bruit de la pierre. Il se leva, hache au poing. Alors qu’il se tenait devant le buisson, Lysa se dissimula derrière lui et enfonça un pieu givré dans son cœur. Il émit un râle d’agonie, avant de s’effondrer sur la magicienne, qui manqua de rester bloquer sous le mastodonte. Elle le traina dans les fourrées et repris ses esprits un instant.
« Je suis un monstre. Je suis un monstre. Mais je dois y arriver. Je protège les gens qui passeront par ici. Je dois y arriver. » Elle se tenait les tempes et se berçait d’avant en arrière.
La magicienne se glissa dans le camp. Pour la première fois, elle affronta les orcs en face. Elle se glissa dans la première cahute. Deux orcs dormaient. Elle les regarda. Elle allait les tuer, ainsi que tous ceux du camp. Ils n’avaient rien fait de plus que d’autres. Mais c’était une menace. Le regard dur, Lysa s’approcha du premier. Elle enflamma la paillasse sur laquelle il dormait. L’hybride s’empara de son épée, elle se mit en garde. Les premiers hurlements parvinrent de l’intérieur de la cahute tandis qu’elle enflammait la seconde. Elle décompta cinq orcs, sept avec les deux sentinelles. Les cinq autres devaient être en patrouille.

Quatre orc vinrent l’encercler. Elle claque sa lame sur le sol, tandis qu’un anneau de feu se força de sa main libre, l’entourant. Les orcs eurent un mouvement de recul. L’un d’eux s’aventura à traverser l’anneau de feu. Il prit feu, hurlant de douleur. Lysa se crispa. Elle n’avait pas le droit à l’erreur, s’ils la touchaient, ils la blessaient. Voir pire. Elle se concentra d’avantage, activant l’enchantement de sa lame. L’arme se mis à flotter toute seule. La magicienne pria alors pour que la version de cet enchantement soit opérationnelle. Elle leva sa main gauche, tandis que l’anneau de flamme recula. De la main droite, elle matérialisé une rangée d’éclair de givre. Les petits éclats filèrent droit vers un orc, le frappant aux yeux. Tandis que la victime hurla, les yeux sanglants, le dernier pieu de givre traversa sa gorge, l’achevant. L’anneau de feu recula à nouveau, embrasant les caisses environnantes. Les orcs commencèrent à douter. La magicienne sentit la fatigue venir la tenailler.

« Oublie tes peurs. Laisse les couler en toi, jusqu’à ce qu’elles disparaissent. Ne t’enferme pas par peur. Ne te réduit pas par peur. Laisse ta magie exploser librement, use là pour faire le bien. Mais ne devient pas l’objet de tes peurs. Ne les laisse jamais te gouverner. » Garmovis.

Lysa inspira profondément, en se remémorant les sages paroles de son oncle. Elle use sa magie pour faire le bien. Elle chasse ses orcs, elle libère ce passage de leur tyrannie. Ses forces commencèrent la lui revenir, au fur et à mesure où elle surmonta sa terreur. Un second orc profita de sa fatigue pour traverser l’anneau de feu. Il se heurta à l’épée enchantée. La lame vola droit vers lui, le tenant à distance. Lysa invoqua rapidement une déflagration arcanique, qui vint frapper l’orc en plein ventre. Il hurla, avant de tomber à terre, agonisant. Un haut-le-cœur vint soulever l’estomac de la magicienne. Elle devait résister encore un peu.

« Pense à toutes les belles choses que tu as faites. Et a toutes celles que tu feras. Si tu laisses cette peur grandir, ces belles choses ne verront jamais le jour. Alors bat toi. Tu n’es pas la victime, dans cette histoire. Tu peux même écrire la fin. » Kargos

L’anneau de feu faiblissait. Le sort était puissant, il pompait lentement les forces de Lysa. Ses forces revenaient à mesure que sa peur s’envolait, à mesure que la magicienne se concentrait pour ne plus voir que son but. L’anneau finit par mourir, laissant Lysa sans protection. Les deux orcs encore debout foncèrent droit vers elle. Le premier se confronta à la lame ensorcelée, tandis que le second envoya sa masse droit vers la jambe de l’hybride. Elle esquiva de justesse, perdant son équilibre et tomba à terre. Elle leva ses mains alors que l’orc chargeait. L’explosion siffla. La détonation arcanique qui avait blessée Kitaria venait d’exploser à la tète de l’orc. Ce même sort avait blessée Kargos il fut un temps, mais maintenant, il représentait une menace. C’était devenu une arme. L’orc fumait, allongé sur le sol. La détonation lui avait ôté la vie d’un coup sec. Le dernier orc finit par attraper l’épée ensorcelée. Il la planta dans le sol, l’empêchant de se remettre en garde. Il s’approcha lentement de Lysa, la hache devant. La magicienne bondit sur ses pieds. Ses dernières forces commençaient à l’abandonner, la peur reprenait le dessus. Elle leva sa barrière gelée. L’orc chargea lançant sa hache droit vers la protection, la barrière vola en éclat…

« -Alors quoi ? Tu es traumatisée ? Et bien entre toi ça dans le crane. Tu as déjà fait assez d’erreurs comme ça  et ça s’est aggravé parce que tu as peur. Plus tu auras peur, plus tu continueras à faires des erreurs. Si tu veux que cela cesse, tu vas devoir affronter ta peur une bonne fois pour toute. Et si tu tiens un minimum aux membres de Perce-Ténèbres et à ta propre sureté, ne te demande pas si tu peux le faire. Juste, fais-le. » Ydric.

Lysa accusa le coup en pleine hanche droite. La lame de la hache transperça le cuir de son armure et son tabard. Le sang perla, souillant l’herbe roussie. Elle posa sa main sur la poitrine de l’orc, et lança sa boule de feu. L’explosion pyrotechnique transperça l’orc de part en part. Il s’effondra à terre. La hache était toujours plantée dans le flan de Lysa. Elle entendit les loups des autres orcs venir. Elle savait qu’elle ne pourrait pas les affronter de front. Pas vu son état.
L’aurore pointa tandis que les bruits des orcs se rapprochaient. Elle ne pourrait lancer un sort avec cette hache. Cependant, à l’opposée, des bruits de béliers retentirent. Les orcs bondirent dans la clairière en même temps que les nains. Un nain tira Lysa du cœur de la bataille. Ce devait être un prêtre de bataille, il ôta sèchement la hache et incanta une prière sur le tas. La blessure se referma en parti, permettant à Lysa de reprendre son souffle. Elle regarda la bataille. Les quatre nains ne vaincraient jamais les cinq orcs.

« -Je préfère prendre le risque de recevoir un sort un jour ou l’autre que de me passer d’une mage talentueuse, qui pourrait envoyer des dizaines d’autres sorts bien placés sur les ennemis. » Kitaria.

La magicienne inspira profondément. Elle incanta deux boules de feu, les sorts se frayèrent un chemin entre les nains, heurtant les orcs. Le premier l’encaissant avec son épaulière, le second eut moins de chance. Il prit la boule de feu en pleine jambe. Lysa respira. Elle devait user de sa pleine magie pour sauver ces nains. Pas de demi-boules de feu ou quelques éclaires de givres timides. Elle incanta sa détonation arcanique. L’orbe se matérialisa entre ses mains. Elle revit Kitaria l’encaisser lourdement, alors que le sort lui échappa et explosa. Elle rouvrit les yeux et vit les nains. L’incident avec Kitaria, c’était passé. Maintenant, elle devait réussir. Elle lança son orbe. Le sort fila entre deux béliers et heurta sur lourdement un loup que l’orc qui le montait fut démontrer et se fracassa le crane au sol. Le temps qu’il se reprenne, le fusiller du groupe l’avait criblé de balle. Le prêtre circula parmi les nains. Les orcs étaient tous mort, sauf un qui pris la fuite. Lysa avança entre les nains et projeta une violente explosion pyrotechnique vers le fuyard. Il brula lentement avant de mourir.
« Je ne pouvais le laisser fuir. Il aurait prévenu des renforts. »

Les nains se remirent du combat tandis que le chef se tourna vers Lysa.
« Qu’est-ce que fait une p’tite magicienne toute seule dans un camp orc en pleine nuit ?
Je chassais les orcs. Ils étaient devenus une vraie menace pour ce passage.
Ouaip, tout à fait. Y’a une récompense pour celui qui nous en débarrasse. Dix pièces d’or. Vous les méritez bien.
Non, je ne peux accepter… Vous m’avez aidé alors qu’ils m’auraient achevée.
J’fais que mon travail. Accompagnez nous au bastion du Loch, au moins.
D’accord. »

Lysa et les nains marchèrent donc vers l’avant-poste au sein du Loch Modan. Le chef de patrouille insista pour que la magicienne prenne la récompense. Elle finit par accepter. Elle empocha la bourse et accepta que le fusiller la raccompagne jusqu’à Thelsamar. Elle se glissa dans la petite ville et fila dormir un peu. Lorsqu’elle s’éveilla, la soirée passa tranquillement. Sa récente blessure l’empêcha de continuer son combat. Elle eut la visite surprise de Resath et finit par découvrir ou Archandre se rendait la nuit. Elle garderait son secret. L’archimage finit par rentrer avec la magicienne, ils discutèrent un peu. Lysa se força à masquer les changements qu’elle vivait. Elle n’était pas encore prête à révéler comment elle avait levé son blocage. En vérité, elle ignorait s’il était définitivement bloqué, mais elle savait comme le vérifier. Lorsqu’Archandre parti dormir, elle s’échappa une dernière fois, se jura-t-elle.


Lysa marcha longtemps, le soleil fut haut dans le ciel lorsqu’elle arriva.
« Ai-je vaincu ma peur ? Se demanda-t-elle tout haut. »
Elle ferma les yeux. Lentement, incantant le sort d’illusion. Lorsqu’elle les rouvrit, elle se trouvait à côté de Kitaria et d’Ydric. Devant, trois orcs attaquaient Ragnar et Archandre. Les illusions se murent devant elle. Alors que le combat fit rage, Lysa ne ressentit aucune crainte. Elle commença par penser que le fait d’user une illusion ne la mettait pas en condition réelle. Et puis, un des orcs embrocha Ragnar sous ses yeux. Son cœur se serra. L’illusion disparut de sa tête, elle oublia momentanément ou elle était. Elle jeta une rafale de sort vers l’orc ayant blessé le guerrier. Aucune peur ne vint troubler ses incantations. Elle ne se demandait pas si elle risquait d’heurter Kitaria ou Ydric par accident. Elle n’eut pas peur que sa détonation arcanique lui échappe. Elle ne ressentit qu’une pointe d’appréhension, lorsque l’un des orcs illusoires blessa Kitaria. Lorsque le dernier tomba sous les coups d’Archandre, l’illusion se rompit, laissant Lysa en sueur et haletante.
Le sort avait été très gourmant et pratiquer la magie avait drainé ses forces. Mais elle n’aurait pu faire cela sans être parfaitement maitre d’elle.

La magicienne rentra au Loch. Elle dormit toute la journée d’un sommeil apaisé. Elle avait vaincu le blocage. Cependant, au fond d’elle, quelque chose commença à changer, lentement. Les premiers meurtres de sang-froid s’infiltrèrent lentement. Lysa commença soudainement à murir. Ses rêves se peuplèrent lentement des batailles du passé. Batailles qu’elle avait voulues oubliée. Qui la hantaient. Mais cette fois, elle n’en fut plus le témoin. Elle en devint la dirigeante.

Le passage à l’âge adulte était en marche.

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MessageSujet: Re: Lysa Vastalan ou les cieux embrasés   Lysa Vastalan ou les cieux embrasés EmptyDim 2 Aoû - 0:21

Le présent : Brisée



Lentement, le ciel se couvrait d’un voile noir. Alors qu’Archandre, Ydric, Ragnar et Lysa se préparaient à sortir du camp pour comprendre ce qui planait sur eux, un profond sentiment de malaise envahi le groupe. Ils bondirent sur les cheveux et commencèrent à chercher d’où venait cette présence malsaine. Avec l’autorisation d’Archandre, Lysa commença son sort de détection, cherchant à remonter le fil de cette magie occulte. Lentement, le faucheur s’insinua une première fois dans son esprit. Lysa remonta soudainement ses barrières mentales, le repoussant. Elle décida de recommencer sa détection, sachant pertinemment ce qui la guettait.
Le démon commença à s’insinuer dans ses pensées, lentement, tel un poison. Il lui fit avoir quelques visions effrayantes.
« Tu es à moi ! »
Lysa sentit la lourde voix du monstre dans son esprit. Elle commença à penser à son frère, sa tante, ses amis de Perce-Ténèbres, cherchant à s’accrocher aux beaux sentiments, alors que l’abomination voulait qu’elle cède à ses peurs. Elle lutta. Douloureusement, il s’insinuait en elle. Le faucheur commença à gangrené ses défenses, alors qu’elle tentait de rompre l’enchantement, il le maintien. Elle chercha à remonter ses barrières mais son assaillant les fit voler en éclats. Lysa sentit les ombres prendre possession de son corps.

Lysa tomba du cheval, inconsciente. Alors que les autres membres de Perce-Ténèbres avait avancés et localiser une empreinte dantesque, ils se retrouvèrent avec un membre inconscient en pleine plaine, sans éclairage valable. Archandre retint la mage, lui évitant une chute de la monture. Lorsque ses yeux se rouvrirent, elle serra la gorge du commandant, commençant à l’étrangler. Ses yeux, normalement noisettes, était aussi noire que la nuit. Des puits d’ombres. Archandre, surpris lui décrocha un coup de poing en pleine mâchoire avant de prendre le dessus dans un duel de force à main nue. Kitaria plaqua Lysa au sol, attendant que les choses se calment.
« Tu vas payer. »
Intérieurement, Lysa se battait avec l’esprit malsain du faucheur. Il la repoussait avec une facilité déconcertante, comme si ce n’était qu’une plume. La jeune magicienne s’épuisait mentalement, à lutter contre un ennemi plus puissant. Sentant qu’il prenait ses aises dans son corps, elle rassembla son esprit en miette et se reclus dedans cherchant à verrouiller ses capacités au faucheur. Elle réussit à sceller le tout. Lentement, le faucheur se retira de son esprit brisé.
« Pitoyable »
Lysa commença à relever une à une ses protections mentales, cherchant à sécuriser son esprit. Lorsqu’elle arriva enfin à reprendre possession de son corps, elle se sentit projeter dans un espace confié, douloureux et inconnu. Elle rouvrit les yeux d’un coup, tandis que son cœur la tiraillait. Elle manqua d’heurter Kitaria et se redressant, reprenant son souffle comme après une longue apnée. Lysa regarda les alentours comme si une partie d’elle avait été séparé du reste. Elle se sentait dans un endroit inconnu, comme étrangère à son propre corps.

Le groupe se dirigea ensuite sur la piste de l’ombre. Ils croisèrent un groupe de bandit du crâne, tués par le faucheur. Ces voleurs avaient dérobé un artefact du Kirin Tor. Ils continuèrent leur route jusqu’au mur du nord. Une bataille faisait rage, le bas. Alors que le sol était jonché de cadavre de réprouvés, les hauteurs fourmillaient encore.
Le faucheur se matérialisa derrière le groupe, dans un torrent de poussière noir. Il fixa le groupe et leur déclara :
« -Ce combat n’est pas le vôtre, partez. »
Le groupe se mit en garde et commença à attaquer le faucheur. Il esquiva la première salve d’attaque, leur crachant qu’ils s’étaient alors condamnés. Le combat fit rage, Archandre et Ydric lançaient leur sort, le golem de glace chargeait le faucheur et Kitaria tentait de le combattre à l’épée. Lysa s’abrita sous un arbre, sentant Raxos non loin. Elle vint effleurer la conscience du paladin, l’appelant à l’aide. Après quelques minutes, le borgne et un mage du Kirin Tor virent à leur secours, empêchant le faucheur de reprendre le dessus sur l’ordre de Perce-Ténèbres. Le combat s’acheva et le faucheur, affaiblit fui. Raxos ne s’attarda pas, seul le magus vint avec eux jusqu’au refuge de l’ornière. Il discuta avec Archandre tandis que Lysa pansa les blessures de Kitaria.

La magicienne se retira dans la chariote et fixa la bâche un moment. Lorsque plus un bruit ne résonna dans le camp, elle attrapa son épée et ressortie. Elle croisa quelques soldats en routes, qui la saluèrent sobrement. Cependant, elle fut incapable de leur répondre. En vérité, elle fut incapable de rassembler ses idées. Lorsqu’elle marchait, elle avait l’impression que ces jambes agissaient par automatisme, et non parce qu’elle le décidait. Elle se sentait profondément perdue et déboussolée. Elle s’éloigna du refuge, marchant dans la plaine lentement. La sensation ne disparaissait pas et l’engelure qui lui tiraillait le cœur était encore très présente.
Quand elle fut assez loin, elle leva une main, cherchant à invoquer une simple boule de feu. Rien ne se passa. Elle chercha à détecter les flux qui l’entouraient, pour puiser dedans… Mais ne sentit rien. Lorsqu’elle ouvrit légèrement son esprit, elle se sentit assaillit de la même sensation de violation de conscience. Elle plaqua ses mains sur ses tempes et tomba à genou, secouant la tête. Il n’y avait rien. Le faucheur n’était plus ici, personne ne tentait de l’agresser mais son esprit était encore empreint de l’expérience traumatisante de la veille.
Sa magie était scellée en elle, sa réaction contre le faucheur venait de signer sa perte. Lysa su instantanément que pour réussir à manier à nouveau les arcanes, il fallait qu’elle arrive à passer au-dessus de ce que le faucheur lui avait fait. Lysa réalisa lentement qu’il avait brisé son esprit. Elle avait des souvenirs exacts de ce qui s’était passé, mais elle n’arrivait plus à maitriser sa conscience. Tout était décousu, sans le moindre sens.

La journée avança lentement, Lysa revint au camp. Elle était murée dans le silence, incapable d’exprimer la moindre chose. Elle tenta plusieurs fois de manier les arcanes, sans succès. Elle ne pourrait échapper à une confrontation directe avec ce qui l’avait brisé. Elle devrait accepter ce qui s’était passé et arriver à passer au-dessus. Pour l’heure, l’empreinte du faucheur planait toujours au-dessus d’elle, aussi elle devrait attendre que sa guérison avance un peu.

Elle finit par aller dormir dans la chariote, se roulant un boule dans sa couverture.
Le visage osseux du faucheur se dessina devant elle. Il n’y avait que l’ombre autours d’eux, comme si Lysa et le faucheur était seuls au monde. Il lui tourna autours, lentement. Elle le suivit du regard, il volait autours d’elle, comme si symboliquement, il serait toujours là pour la briser à nouveau. Il éclata d’un rire lugubre, la magicienne se réveilla en sursaut, en sueur. Elle fixa l’extérieur, cherchant à se rassurer. Elle était au camp. Tout allait bien.

La soirée se déroula sans incident, le groupe ria, plaisanta, ils s’inquiétèrent même du mutisme de Lysa, sans grand succès. Se savoir soutenue la rassura, en un sens. Elle payait seule pour leur expédition de la veille. Elle ne pouvait les tenir responsable, personne ne savait que le faucheur prendrait d’assaut son esprit, réussissant à briser ses barrières mentales. Anke lui offrit un peu de chaleur, lui prêtant Graou, vite rejoint par Silence. Les louveteaux n’avaient pas la moindre idée de ce que Lysa traversait. Leur présence la réconforta et la rassura. Le groupe finit par se désolidariser pour aller dormir. Lysa resta seule, face au feu.

Elle respira lentement, cherchant à réguler ses battements de cœur. Elle ferma les yeux un bref instant, avant de les rouvrir d’un coup, fixant le ciel. Une forme s’y dessina, avant de disparaitre. Lysa cligna des yeux… Etait-ce son esprit qui lui jouait de mauvais tours ? Un reste de sa confrontation mentale d’hier, peut-être. Elle plaça une main sur la garde de son épée, alors que ce qui semblait être une aberration prit corps. Un crane squelettique se forma, ouvrant sa mâchoire dans un hurlement sinistre. Identique à celui de son cauchemar. Elle se protégea le visage, alors qu’une bourrasque glaciale la balaya. L’aberration disparue, les étoiles reprenant leur lumière. Lysa se leva, glissant son épée à la ceinture. Son regard fixa le ciel. Ou est-il ? Etais-ce une hallucination ? Un rêve ? La magicienne interrogea la lune, en quête de réponse. La douloureuse poigne glaciale sur son cœur se serra. Le faucheur sera toujours là pour lui briser chaque parcelle d’espoir de rétablissement. Lysa avait besoin de trouver des réponses. Elle prit sa cape et se dirigea droit vers les lieux de la veille. Elle reprit alors la route. Devant le monolithe, elle contemplera la marque squelettique de la veille, passant ses doigts sur la trace du faucheur. Des flashs lui apparurent, elle se tint alors la tête. Elle revit les hallucinations que le démon lui avait imposées la veille. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, sa main saignait. La magicienne s’était coupée sur les rainures aiguisées de la trace. Lysa relâcha alors ses nerfs d’un coup. Des larmes roulèrent sur ses joues et s’écrasèrent au sol.
Lysa souffla profondément et repris lentement sa marche vers le nord, vers l’endroit de l’affrontement. Elle marqua une halte là ou, la veille trois corps de bandit du crâne avait été découvert. Elle fixa l’endroit, cherchant à le graver dans sa mémoire. Alors qu’elle contemplait l’endroit, une main jaillit d’un buisson et l’entraina dedans. Il lui intima le silence et plaqua son autre main sur sa bouche, au cas où. La mage, muette de son état, ne put exprimer la moindre surprise. Alors qu’elle chercha à comprendre qui était son ravisseur, deux cavaliers tout de blanc vêtus passèrent. Elle les fixa, tentant de trouver des similitudes entre eux et celui qui l’entravait dans les buissons. Le ravisseur murmura quelques mots incompréhensibles et les deux passants s’éteignirent dans un hurlement étouffé. L’homme relâcha Lysa, et elle reconnut instantanément Raxos. Il lui reprocha alors sa petite expédition nocturne, brièvement, comme il en avait l’habitude. Lysa fixa simplement le mur, comme si il l’appelait. Raxos lui déconseilla de s’y aventurer. Lysa se tourna vers lui, cherchant à aligner deux idées pour lui faire comprendre ce qu’elle ressentait.
Le paladin lui tourna autours, l’examinant. Il finit par comprendre que le faucheur avait violé son esprit. Il commença alors à la rassurer, lui affirmant que le faucheur n’était que mensonges. Lysa tenta de lui expliquer, sans réussir à parler, elle dessina grossièrement dans la poussière le crâne squelettique du faucheur, et posa une main sur son cœur, tenta d’expliquer qu’il l’avait peut-être  marquée. Le paladin ne comprenait pas. Lysa n’arrivait pas à aligner une idée de plus. La seule chose qui lui apparut clairement, c’est que le faucheur l’avait marqué. Elle savait qu’il faudrait qu’elle lutte. Le paladin lui procura à nouveau des paroles d’encouragement. Il était attentionné, c’est certain. Mais Lysa ne voulait pas du réconfort, elle voulait le prévenir. Tenter de savoir si ce qu’il avait fait pourrait, d’une façon ou d’une autre lui nuire à l’avenir.
Le paladin finit par dire, sans vraiment le savoir, le mot qu’elle voulait lui faire comprendre. Elle s’illumina lorsque mentionna les séquelles. Elle s’approcha de Raxos pour lui expliquer mentalement la seule pensée qu’elle arrivait à arranger dans son esprit délabré. Le paladin était toujours solidement barricadé. Ses barrières mentales l’assaillirent alors, blessant son esprit. Lysa se retrancha derrière ses propres protections, s’accrochant encore et encore à son unique pensée.
Lysa respira profondément, se rattachant à cette pensée. Elle prit sur elle, se forçant à énoncer à haute voix cette pensée, cela fut comme traverser un mur d’eau gelée. Elle sentit son corps se rebeller, comme si ces lèvres refusaient de lui obéir, comme si elles n’étaient pas siennes.
« Il m’a marqué ? »
Le paladin lui conseilla alors de rentrer auprès des siens. De trouver du soutient et du réconfort auprès de l’ordre. Bien que réconfortantes, les paroles de Raxos ne firent pas démordre Lysa de son idée. Elle voulait savoir si elle serrait le jouet du faucheur à nouveau. Lorsque le paladin lui assura qu’elle n’était pas marquer par cette abomination, Lysa se détendit instantanément, soulager. Elle ne se reconstruira pas en une nuit, mais elle ne laissera pas le fantôme du doute planée au-dessus d’elle. Elle offrit une accolade au paladin, qu’il refusa poliment. Lysa tourne lentement les talons, jusqu’à ce qu’elle se retourne et parvienne à articuler un « Merci » sincère.

Elle se remit en marche vers le campement de l’ordre, son esprit brisé n’arrivait pas encore à formuler des idées claires, mais la discussion de cette nuit lui permis de commencer sa guérison.


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MessageSujet: Re: Lysa Vastalan ou les cieux embrasés   Lysa Vastalan ou les cieux embrasés EmptyVen 7 Aoû - 19:33

Le présent : Accalmie



Lysa s’enfuie en courant du refuge, Kitaria tenta bien de la suivre, mais l’épéiste n’y voyait rien, contrairement à la magicienne. Elle courut jusqu’à ce que son souffle lui manque et que ses jambes l’abandonnent. Alors qu’elle tomba à quatre pattes, reprenant son souffle en fixant l’herbe, elle leva les yeux vers les montagnes. Au bas de celle qui lui faisait face se découpait l’entrée d’une minuscule cavité rocheuse. La jeune sang-mêlé s’y faufila. L’endroit, à peine plus large que haut était plongé dans le noir. On entendait ruisseler de l’eau dans un petit bassin. Une petite fente laissait la lueur lunaire percée la noirceur de la cavité. Lysa regarda l’endroit un moment, avant de se rouler en boule dans un coin et de s’endormir, se servant de sa cape comme couverture.
Ses jambes étaient lourdes, ses tempes vrombissaient et elle avait l’impression que le monde tournait. Le manque de sommeil, d’alimentation et ces récentes blessures l’avaient tué à petit feu. Elle n’aspirait plus qu’à se reposer, loin de tout. Lorsque le jour perça, la fine rainure de soleil dans la petite caverne ne réveilla Lysa qu’au début de l’après-midi. Elle avait enfin pu profiter d’une longue nuit sans rêve. Elle s’étire et mis un moment à se rappeler d’où elle était. Elle s’étira lentement et ouvrit sa besace.
Des fruits secs, un quignon de pain, son outre d’eau, un livre et ses affaires de soin. Le reste était dans son sac à dos, au refuge. Cela devrait rassurer les autres. Tant que ses affaires restaient là-bas, elle reviendrait. Elle ne pouvait pas communiquer par la bague, il faudrait alors que le groupe se contente de cette maigre sécurité.
Elle avala quelques fruits et son morceau de pain, son végétarisme engendrait des carences et elle mettait plus de temps à guérir que les autres. Elle sortit de sa cachette et marcha un peu. Elle prit le temps de savourer le silence des hautes-terres d’arathi. Bientôt, ils seront à la lisière des contreforts d’Hautrebrande. Personne dans le groupe ne le savait, mais c’était là que Lysa avait grandi, avec son frère. Dans une petite tour avec son oncle gnome, le long des pics d’Alterac. Elle n’en avait jamais vraiment parlé, car à vrai dire, personne n’aurait pu comprendre. La magicienne s’assit à l’ombre d’un arbre des plaines. Le calme de l’endroit l’apaisa. Elle fermi les yeux. Peu après, Nalenthal fondit sur elle. Elle rouvrit les yeux, sentant sa respiration se bloquer.
Rien. Le désert, le néant, personne à des kilomètres à la ronde. Il n’était pus ici. Elle devait réussir à s’en persuader.

Lysa passa l’après-midi à méditer sur son état actuel, autant qu’elle le pouvait. Elle avait sacrifié son esprit pour tenter de localiser la menace qui les guettait. Le faucheur, bien plus puissant, avait réduit à néant son mental et avait utilisé son corps telle une simple marionnette. De son ordre, Archandre l’avait simplement encouragé de quelques mots et Kitaria tentait de la soutenir au mieux qu’elle pouvait. Celia n’était pas certaine que le démon l’avait totalement abandonné, et Ragnar et Ydric agissait comme si rien n’avait changé. La magicienne eu un gout amer dans la bouche. Pas qu’elle voulait qu’on la remercie ou qu’on soit à ses petits soins… Mais simplement qu’ils comprennent qu’elle n’allait pas se rétablir en un jour. Et qu’en attendant que son état s’améliore, ils devraient s’accommoder de ses handicaps.

La nuit pris le dessus sur le jour. Lysa ne voulait pas retourner au camp maintenant. Elle avait encore besoin de cette douce solitude. Elle marcha jusqu’à la petite cavité et y disparut. Elle s’alimenta comme elle put et s’endormit à nouveau. Cette nuit-là, son sommeil fut bien plus agité. Elle revit quelques-unes des illusions d’horreur que Nalenthal avait utilisé pour briser son esprit et se réveilla en sursaut, haletante. Dans le noir de la petite caverne, elle repensa à Solution. Elle avait libérer le papillon au Loch Modan, avant qu’ils ne repartent tous. Elle n’allait pas emmener un papillon dans un périple pareil. Il l’avait aidé à voir les choses autrement. Et c’était ce qui lui faisait défaut. Elle devait réussir à voir Nalenthal autrement. Elle tourne cette idée dans son esprit délabré longuement, si bien qu’elle commença à s’y implanter. Elle finit par faire émerger de ses souvenirs sa discussion avec Raxos.
« -Si tu te laisses faire, il aura gagné. » Lui murmura le paladin dans son rêve tourmenté. Lorsque le jour la tira de sa nuit, Lysa fixa le mur face à elle. Elle devrait faire face à Nalenthal à nouveau. Pas maintenant, pas demain. Non pas pour se venger mais… pour elle. Elle aurait besoin de voir ce démon une nouvelle fois, pour lui prouver, à lui comme à elle qu’il ne gagnerait jamais, qu’elle ne se laisserait jamais détruire.

Elle tira de sa besace un feuille et un crayon, tentant d’écrire ce qu’elle parvenait à rassembler.
« Raxos. Revoir Nalenthal. » Elle plia la feuille jusqu’à ce qu’elle soit assez petite pour qu’elle puisse la glisser dans son talisman. La magicienne se concentra alors, cherchant à rassembler ses idées. Inutile. Elle sortit de la cavité rocheuse et avisa la plaine. Comme la veille, l’endroit était très calme. Elle marcha un peu, se dégourdissant les jambes. Il faisait à peine jour, mais ses deux nuits l’avaient bien reposée. Elle dénoua son bandage et jeta un coup d’œil à la cicatrice que l’orc lui avait faite. La peau était lisse, pèche et douce. Il ne restait plus que les souvenirs de Lysa sur ce combat. La sang-mêlé esquissa un sourire. Son blocage n’était lui aussi plus qu’un mauvais souvenir. Maintenant, elle devait brisée le sceau qu’elle s’était apposé de peur que Nalenthal n’use de sa magie. En mettant ses talents sous clef, elle avait usé d’une protection à double tranchant qui la rendait très vulnérable. Heureusement pour elle, personne n’avait remarqué son incapacité magique. Elle rejoignit l’arbre de la veille et recommença à méditer sous son ombre. Elle fut incapable de fermer les yeux, dans un premier temps. Plus la journée avança, plus elle se sentit rassurer. Les illusions du faucheur s’étaient estompées et la poigne glaciale qui lui enserrait le cœur se dissipait elle aussi. Elle inspira un grand coup et ferma les yeux. Ses sens en éveil, elle resta aux aguets. Pour briser le sceau, elle devait réussir à rassembler son esprit et à s’ouvrir au monde, afin de retrouver ce dernier. Elle eut du mal à garder les yeux fermés longtemps, ayant sans cesse l’impression que le faucheur allait bondir de derrière son dos à chaque instant. Mais après de longues heures, elle commença à se sentir en sécurité et put garder les yeux fermés plusieurs dizaines de minutes.

L’étape la plus difficile fut de baisser ses barrières pour retrouver la trace de son sceau. La dernière fois qu’elle baissa ses barrières, elle fut agressée. Ca, son esprit s’en était souvenu et cela avait créé une profonde angoisse. Lysa mis plusieurs minutes à abaisser sa première barrière. Cette dernière, sur les trois, était la plus fine, elle servait à éviter que ses pensées ne soit lisibles à qui le veulent. La seconde, bien plus lourde servait à prévenir des altérations mentales, la premières étaient dédié à arrêter les intrusions mentales. Une fois, la plus petite levée, elle s’attaqua aux deux autres. La seconde lui demanda beaucoup de maitrise, plusieurs fois, elle sentit la peur lui nouée le ventre. Lorsqu’elle parvint à nouveau à la lever, elle s’arrêta quelques instants, cherchant à se rassurer mentalement. Tout au long du procéder, ses pensées, avant très rare depuis l’incident, étaient revenue lentement. Comme si la manipulation de son esprit permettait de cicatriser ce dernier. Lorsque la magicienne dut s’attaquer à la dernière barrière, l’épreuve fut de taille. A chaque tentative, elle avait l’illusion qu’une présence maléfique s’introduisait à nouveau dans son esprit. Mais ce n’était que le fruit d’une imagination effrayée. Elle dut se faire violence plusieurs fois pour réussir à maintenir les trois barrières levées. Son instinct de survie tentait à chaque fois de les rabaisser, Lysa luttait contre elle-même. Sa peur était souvent plus forte que sa raison, mais elle se devait de résister.

Une fois ses barrières levées, elle se concentra sur sa propre trace, cherchant à remonter jusqu’à son sceau. Elle n’eut pas besoin de beaucoup de temps pour le localiser, il avait été soigneusement posé dans son esprit, scellant ses capacités magiques. Lysa usa du peu qu’elle avait en sa possession pour l’ouvrir. Elle avait l’avantage d’en être l’auteur, ce qui lui permet de rouvrir le sceau sans avoir à le forcer. Elle y passa sa journée et lorsque la nuit tomba, le sceau n’était même pas à demi ouvert. Elle n’avait laissé qu’une infime partie de son flux d’accessible. Rien qui permettait d’évoquer un sort ou de réparer un esprit brisé. Elle avançait si lentement dans l’ouverture du sceau qu’elle se demanda si elle pourrait le briser seule. Elle abandonna pour la journée et partit se reposer dans la petite caverne. La nuit s’écoula sans cauchemar, sans hallucination.  La première depuis des jours. Lorsque le jour la réveilla, elle sortit de sa cachette avec ses affaires. Cela faisait trois jours qu’elle avait quitté le refuge et l’ordre allait commencer à s’inquiéter. Elle se donna la journée pour finir d’ouvrir son sceau mais elle rentrerait pour la nuit.
Lysa marcha à nouveau jusqu’à son arbre et recommença la manœuvre de la veille. Maintenant qu’elle était assurée de ne plus rien craindre, elle eut moins de mal à lever ses barrières et à ouvrir son esprit pour s’en prendre de nouveau à son sceau. Lentement, les premiers verrous magiques s’ouvrirent. Le premier lui fit l’effet d’une douche froide. Un flot de pensée et d’arcanne coula en elle. Elle fut si surprise qu’elle rouvrit les yeux et frissonna. Lorsque le second céda, elle contint mieux ses réactions et lui fit l’effet d’une douce chaleur qui se diffusait de nouveau dans son corps. A chaque nouveau verrou ouvert, elle reprenait conscience. Ses pensées se firent plus concrètes, ordonnées et nombreuses. Lorsque le dernier se déverrouilla, brisant le sceau. Lysa rouvrit les yeux, comme apaisée. Son esprit lui obéissait à nouveau et cette étrange sensation de froid autour de son cœur s’était envolée. Elle remua ses poignets, ses jambes, se sentant libre. Elle n’avait plus l’impression d’agir par automatisme. Une boule se forma dans sa gorge, lorsqu’elle voulut parler. Ses jours de mutismes lui coupèrent l’envi de briser le silence maintenant. Une petite voix lui murmurait qu’elle avait encore besoin de quelques heures pour s’habituer à réentendre ses pensées à nouveau.
Cependant, la magicienne bondit sur ses pieds. Son corps ne lui semblait plus étranger, elle tira son épée et fit quelques mouvements, lui arrachant un sourire. Elle maitrisait parfaitement ses mouvements. Elle passa sa main sur la gemme de son épée, l’infusant d’arcane, activant son enchantement. La lame s’enflamma et se mit à flotter comme l’avait préparé la magicienne.
Le sceau était réellement ouvert et Lysa était libre.

Elle coupa l’enchantement, repassant son épée à la ceinture. Elle se dirigea vers le camp, fixant un instant le ciel. Elle s’arrêta juste avant passer sur le sentier descendant dans le refuge. Ses yeux se posèrent sur la muraille ou avait eu lieu le combat.
« -Tu n’as pas gagné, Nalenthal » murmura-t-elle mentalement. « Et tu ne gagneras jamais contre moi. »

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MessageSujet: Re: Lysa Vastalan ou les cieux embrasés   Lysa Vastalan ou les cieux embrasés EmptyMer 12 Aoû - 2:19

Le présent : A la recherche de la lumière
Partie une


Lysa trottina vers la chambre du dortoir qu’elle occupait. Heureusement, le manoir de Fayronce avait le luxe de pouvoir offrir à la magicienne une chambre seule. A vrai dire, depuis l’épisode de Nalenthal, elle bougeait, remuait et faisant tant de bruit lorsqu’elle dormait que plus personne ne voulait partager sa chambre. Elle ouvrit la porte et se glissa dedans, profitant de la pénombre. La jeune fille n’était pas mal à l’aise avec cette pénombre mais elle alluma une bougie de sa main droite, à l’aide de sa magie. Elle du aider un peu Archandre pour les bagues dans la soirée. Le Commandant ne remarquerait probablement rien de bien différent chez sa subordonnée. Lysa était redevenu enthousiasme, bavarde et énergétique. Enfin, elle le faisait croire.

Depuis qu’elle avait retrouvé la parole, elle s’était employée à jouer le jeu de la Lysa rétablie. Elle faisait comme si l’affaire Nalenthal était passée et que tout allait mieux. Elle jouait un rôle. Ses cauchemars et ses hallucinations n’avaient pas cessées. Cette sensation d’être étrangère à son propre corps non plus. Mais elle avait le sentiment qu’elle mettrait en danger l’ordre si elle décidait de les mêler à ses histoires. Lysa attendit qu’Archandre la libère pour préparer la première action de son plan. Elle voulait combattre les moissonneurs. Aucun doute que le reste de l’ordre le veille aussi. Mais elle avait expérimenté les pleins pouvoirs d’un de leurs démons. Elle ne voulait pas exposer l’ordre. Lorsque tout serait prêt, et si Raxos et son groupe le jugeait nécessaire, elle irait tout exposer à Archandre. Elle ne mentirait pas au commandant. Cependant, elle ne lui parlerait pas de ses projets. En réalité, elle n’en parlerait à personne. La magicienne sentait depuis peu se créer une bulle entre l’ordre et elle. Elle appréciait chacun de ses camarades. Elle les considérait tous comme de bons amis, qu’elle voulait défendre. Sauf qu’elle craignait d’éclater cette bulle. Cette pensée l’obsédait tellement qu’elle avait été jusqu’à refuser une pupille à Archandre alors que c’était ce à quoi elle aspirait depuis qu’elle avait rejoint les rangs. Cette pensé lui serra le cœur. Lysa avait plus d’une fois eu pour but d’être capable de se charger d’une pupille. Et là, Archandre lui avait offert sur un plateau.

La magicienne avait encore des remords. Elle se tenait responsable de ce que Nalenthal lui avait fait subir. Comment pourrait-elle prendre une pupille sous son aile alors qu’elle était encore fragile ?  Le commandant confirait alors Aïda à Anke. Ce n’était pas plus mal, même si Lysa regretta un peu d’avoir laissé passer sa chance. Elle ne pourrait s’en prendre qu’à elle. Ce qui la rassura, c’est que l’ingénieur sera bien entre les mains d’Anke. La magicienne avait de l’expérience et une assurance qui la mettrait dans les meilleures conditions pour apprendre. Lysa tira un trait sur cette histoire. Elle avait refusé pour le bien commun. Elle avait fait passer l’intérêt du groupe avant le sien. Elle n’avait pas ce qu’il fallait pour enseigner pour l’instant. Nul doute qu’un jour, elle pourrait. Mais pas maintenant.

La magicienne sortie son grimoire et l’ouvrit sur la page des téléportations. Elle devait préparer celle qui servirait à son retour avec son permis de mage de bataille, elle pouvait se téléporter de n’importe où, vers n’importe où. Et pour une fois, elle l’utiliserait. Cette petite balade devait rester strictement confidentielle. Elle profiterait de la nuit pour faire un aller-retour express à Hurlevent, afin d’aller voir Resath. Elle récupèrerait aussi une deuxième armure la bas. Inutile que les gars du coin avertisse Archandre qu’une de ses membres se baladait de nuit à la recherche d’on ne sait quoi. Lysa possédait une veille tenue noire, qu’elle utilisait lors de ses premiers combats. Elle se recouvrirait le visage et pourrait partir à la recherche de Raxos sans éveiller le moindre soupçon. La magicienne prépara sa téléportation de retour, pour atterrir dans sa chambre. Sa nuit serait très courte, aussi il faudra qu’elle se repose avant. Sa deuxième expédition sera bien plus difficile à couvrir. Une fois qu’elle saura ou est Raxos et comment le rejoindre, il faudra qu’elle y aille. Elle montait à peine à cheval mais devra probablement en emprunter un. Il lui était inconcevable de se téléporter vers le paladin. Elle pensa à quitter le groupe dans l’après-midi, prétextant une promenade pour améliorer ses aptitudes de monte. Difficile de prévoir si personne ne l’accompagnerait. Si c’était le cas, il faudra qu’elle trouve un moyen de leur fausser compagnie. Elle ne pouvait emmener personne dans son entreprise et dans sa quête de réponse. Elle mettrait en danger l’ordre. Suivant ce que dirait Resath sur ou se trouve Raxos et comment le rejoindre, et aussi ce que dirait le paladin, Lysa songea à avertir Archandre par une lettre. Expliquer en face du commandant son escapade risquerait surtout de lui valoir un refus. La lettre lui permettrait de ne pas mentir sans pour autant essuyer la colère du commandant. Même si il risquerait de lui frotter les oreilles à son retour.
Elle réfléchit quelques instants avant d’avoir la solution. Elle demanderait des jours de permissions. Etant encore en convalescence, elle prétexterait une visite à un confrère vivant plus loin pour s’éclipser quelques temps. Archandre lui accordera sans trop de problème et il ne sera pas au courant de sa véritable destination. Quelque part, elle allait bien rendre visite à un confrère.

La magicienne prépara son deuxième sac. Elle y logea deux miches de pains frais, des pommes et quelques affaires de magies. Elle passa sa nuit à enchanter deux pierres pour qu’elles la ramènent ici. Ses deux pierres de retours lui permettraient de revenir d’Hurlevent et de revenir de sa visite auprès de Raxos ou d’une situation compliquée. C’était un gage de sécurité. La nuit avança encore un peu, tandis que la jeune hybride finissait ses bagages. Pour Hurlevent, elle prépara une tenue et une capuche. Inutile qu’un ami d’Archandre l’informe qu’il avait croisé Lysa à Hurlevent. Elle glissa son tabard dans le sac qu’elle laisserait à Fayronce. Elle était toujours membre de l’ordre, elle n’était ni en train de déserter ni de se rebeller, elle était simplement en train de résoudre l’énigme que lui avait posé Nalenthal. Elle écrivit un mot avec soin, le glissant sous son oreiller. Il ne resterait plus qu’a le compléter lorsqu’elle aurait sa destination finale. Si elle disparaissait plusieurs jours, ses compagnons fouilleraient probablement sa chambre. Elle laisserait ce message bien en évidence, avec sa réelle destination. Ainsi, si l’ordre devait lui venir en aide, il pourrait.

Lysa avisa sa bague un moment. Non, elle ne devait pas la quitter. Qui sait ce qu’elle trouverait là-bas. Et enlever la bague signifierait clairement qu’elle rejette l’ordre pour cette mission, or c’est tout le contraire. Elle cherche à les protéger, couper la communication avec eux serait les mettre en danger. Si le commandant cherche à la contacter et n’obtient aucune raison, il mettre probablement l’ordre à la poursuite, pensant qu’il lui est arrivé malheur. Et vu son état, c’est totalement possible.

Lysa acheva ses préparatifs, satisfaite, elle s’offrit une nuit des plus mérité et passa sa journée tranquillement, se préparant à sa virer nocturne. Elle s’entraina dans la cour avec son épée enchantée. Cette lame avait tout pour attiser la curiosité ou la crainte. La magicienne s’entrainait contre la lame. Elle avait récupéré une lame somme toute banal à la forge et s’en servait contre son épée. L’hybride tentait d’apprendre à son épée à se battre grâce à son enchantement. Cela prenait beaucoup de temps car un simple enchantement ne modifie pas son comportement comme un humain. Elle devait sans cesse rééquilibrer ce sortilège pour qu’il s’adapte petit à petit, rendant le processus long et complexe. Mais, avec le temps, la lame commença à placer quelques coups traditionnels et sa parade était de mieux en mieux. Bien qu’elle restait largement en deçà de ce qu’un bon bretteur pouvait accomplir.

L’épée flottait toute seule, s’agitait légèrement, tandis que la magicienne s’afférait autours, elle feintait, bondissait, roulait… Si des soldats passaient par là, ou même certains de ses compagnons, il est très probable qu’ils aient regardé la scène avec un léger rictus amusé ou une fascination pour cette lame flottante. Certains pourraient même s’effrayer d’un tel enchantement, rappelant les mauvais tours de certains mages noirs du fléau et de certains chevaliers de la mort. Mais il n’y avait aucune trace de magie démoniaque dans l’enchantement de Lysa.  Depuis quelques temps, elle délaissait les entrainements avec Kitaria pour s’entrainer contre sa propre épée. Déjà, elle n’était pas en état de combattre réellement, encore trop affaiblie, mais surtout se battre contre cette épée l’obligeait à user de sa magie et de ses talents de bretteuse. Cet exercice était un moyen d’améliorer sa concentration et de retrouver ses capacités de focalisation. Après une bonne heure, elle sentit la fatigue la gagner et cessa sa séance. Elle partit faire un tour à l’infirmerie et assistera quelques médecins pendant l’après-midi. Elle faisait de cela sa routine, si bien qu’elle finirait par connaitre tous les guérisseurs de Fayronce et bon nombre des malades. Pour l’heure, elle n’en connaissait qu’une poignée mais était déjà assez apprécié pour son dévouement et son calme. Car ironiquement, Lysa était très calme dans une infirmerie. Lorsqu’elle soignait les autres, elle perdait ce côté flamboyant au profit d’une autre de ces facette, bien plus réconfortante et rassurante. C’était comme si un feu ardent et agité se muait lentement en doux brasier réchauffant. Lorsque le soir pointa, Lysa abandonna l’infirmerie et retourna à sa chambre, s’offrir quelques heures de sommeil avant sa première escapade.
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MessageSujet: Re: Lysa Vastalan ou les cieux embrasés   Lysa Vastalan ou les cieux embrasés EmptyDim 16 Aoû - 18:02

Le présent : A la recherche de la lumière
Partie deux

Lysa respira un grand coup. Elle passa sa besace autours d’elle et enfila sa capuche. Elle se concentra sur Resath, trop loin pour qu’elle puisse savoir exactement où il était. Elle n’en était pas à sa première téléportation du genre. Elle se concentra et évoqua son sort, tandis qu’elle disparaissait de la chambre qu’elle occupait à Fayronce. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, elle tomba nez à nez avec une prison arcanique. Sur un rocher, proche de la cote, Meriastan l’observait. Ils discutèrent quelques instants, le mage s’assurant qu’elle n’était pas un ennemi. Il finit par la laisser seule tandis que Raxos revenait de sa patrouille.
« -Qu’est-ce que tu fais là ? »
Ni bonjour, ni comment-vas-tu. Le paladin était direct. Lysa réprima un sourire. Raxos était l’un des seul qu’elle connaissait qui ne la prendrait pas en pitié ni ne ferais dans le politiquement correcte.
« -Je suis venue chercher des réponses.
-Je n’ai pas beaucoup de temps. Je t’écoute. Lui rétorqua le paladin. »
Lysa commença à le questionner sur ces ombres qui planaient. Le ciel était noir, sans étoiles et voilé, signe évident que l’une de ces choses étaient à l’œuvre. Raxos lui apprit qu’il avait existé sept ombres, appartenant aux moissonneurs. Lysa en avait connu trois. Nalenthal, le manipulateur d’esprit, Fallenthal, le chevalier noir et Grenthal, le faucheur. Lorsque Raxos lui évoqua Grenthal, Lysa eu un arrière-gout acre qui lui revint en bouche. Les membres de Perces-Ténèbres ignorait notamment son périple en Draenor, ou Grenthal l’avait blessé à la jambe et manquer de tuer Resath. C’était la première fois qu’elle avait vu Raxos, bien avant de connaitre Ragnar. L’agent de l’alliance et elle avait fui alors que le paladin et sa camarade s’occupait du faucheur. La magicienne avait aussi de très bon souvenir de Nalenthal. Fallenthal était probablement celui qui l’effrayait le moins. Il était puissant, mais moins que les deux autres. Il pouvait être blessé. Raxos lui avait confirmé.
Alors qu’ils discutaient de ce qui pourrait blesser Fallenthal, trois morte-chasses attaquèrent les deux. Raxos leva son bouclier et son épée, en exécutant une, tandis que Lysa maintenait une protection autour d’eux. Il s’attaqua à la seconde, tandis que la troisième tenta de s’enfuir. La magicienne leva sa main droite, envoyant une boule de feu en pleine nuque de la fuyarde pour l’empêcher d’aller plus loin. Raxos tua la seconde sans sommation avant de récupérer la troisième, hors d’état de nuire. Il lui ôta sa ceinture, qu’il jeta à la mer. Il tenta d’interroger l’attaquante, mais elle ne répondait pas. Lysa proposa de s’insinuer dans son esprit, mais la présence de Grenthal rendait l’opération délicate. Lorsque le paladin remonta la tête de la morte-chasse de l’eau, la pensant prête à parler, cette dernière leur sourit, tenant entre ses dents la goupille de la ceinture.

Sans perdre une seconde, Lysa se colla au paladin et leva un bouclier arcanique. La ceinture explosa sous l’eau. Les émanations léchèrent le bouclier qui siphonnait l’énergie de la magicienne. Un éclat réussi à griffer le bras de Lysa, sortie sans son armure. Lorsque les premières émanations de peste se dégagèrent de l’eau, Raxos saisit Lysa, lui couvrant la bouche et la tira plus loin alors qu’elle peinait à maintenir le bouclier. Lorsqu’il la relâcha, elle rompit l’évocation et la bulle violacé disparue. Raxos avisa la magicienne un moment et les deux reprirent leur discussion, sur leurs gardes.
« -Je veux vous aider, Raxos. »
Le paladin la regarda un moment.
« -Ce n’est pas une question. » Il dut sourire sous son heaume en répondant ainsi.
« -Je sais.
-Tu perds du temps.
-J’ai vu ce que les moissonneurs peuvent faire. Je veux vous aider. Quelle que soit la façon.
-Fallenthal reviendra. Et c’est vous qu’il cherchera. Aider Perce-Ténèbres à le neutraliser et même peut-être à le vaincre. Ensemble, vous pouvez lui tenir tête. »
Lysa hocha simplement la tête. Elle ne pouvait malheureusement rien faire de plus. Alors que les deux fixa l’horizon, par-delà l’océan, la magicienne réalisa que les marcheurs n’étaient pas loin de leur position actuelle. Raxos lui appris aussi que chaque ombre des moissonneurs avait un domaine de prédilection. Nalenthal était un maitre dans l’art de manipuler, d’altérer et briser les consciences. Fallenthal était un guerrier, rapide, précis et meurtrier.  Cependant, Grenthal, lui était le plus puissant. Il était doué dans tous les domaines et possédait une puissance bien supérieure à ses comparses. Lysa pria intérieurement pour ne jamais avoir à lui faire face. Ni elle, ni personne.
Raxos leva le nez, avant de déclarer qu’elle devrait bientôt repartir. Elle fixa le paladin un moment, avant de finalement poser la question qui avait motivé ce voyage et cette envie d’aider.
« -Les visions de Nalenthal me quitteront-elles un jour ?
-Certains ont réussis à guérir, d’autres ont succombés. Elles se dissiperont le jour ou votre esprit sera totalement rétabli. »
Lysa hocha la tête, comprenant ce que le chevalier insinuait. Les visions sont dorénavant une partie d’elle. Les réactions de peur et de panique qu’elles provoquent se dissiperont un jour, de même que leurs apparitions intempestives. Mais le temps ne fera rien. Il n’est que la guérison d’un esprit malade qui pourra les chasser. Elles resteront de mauvais souvenirs. Leur disparition n’altérera jamais le passé. Lysa confia la rune qu’elle avait préparée pour Resath. C’était une pierre à utilisation unique mais savoir l’agent combattre les moissonneurs l’inquiétait. Le fait qu’il puisse se téléporter, même une seule fois, vers elle, lui offrait une échappatoire. Elle savait que Resath avait souffert lorsque sa fiancée l’avait abandonnée. Elle ne voulait pas qu’il se laisse aller et prenne des risques inconsidérés. Raxos lui assura qu’il donnerait ce présent à Resath. Elle remercia le paladin et saisit sa rune de téléportation, retournant à Fayronce. Elle réapparut dans sa chambre, la migraine lui vrillant les tympans. Entre le combat, les deux téléportations et le bouclier, les forces de la magicienne étaient à sec. Elle s’étendit sur son lit et dormit de tout son saoul. Ce fut le seul jour ou on ne la vit pas s’entrainer dans la cours. Elle se réveilla trop tard, courbaturer et encore un peu secouée de la veille. Elle évita de passer aider à l’infirmerie, lorsque l’un des soldats, habitué à ses passages lui en fit la remarque, elle répondit simplement qu’elle avait profité de la journée d’hier pour travailler sur des enchantements.
Connaissant la portée du bouche à oreilles, si certains se posait des questions, cette version ferait rapidement le tour des curieux. Elle misa aussi sur le fait que l’ordre était au repos et que personne n’irait lui reprocher une journée de repos après les récents évènements.

Les jours qui suivirent furent calme. Lysa n’avait pas eu à négocier de congés auprès d’Archandre pour partir à la recherche de Raxos et les prochaines fois qu’elle aurait à traiter avec les marcheurs, ce serait Meriastan qui viendrait à elle. Les nuits de la magicienne demeurèrent agitées malgré tout. Un nouveau cauchemar, plus vicieux s’insinuait dans son esprit. Elle avait l’habitude d’avoir des visions de l’ordre réduit en charpie par toutes les menaces qu’elle avait connue des plus récentes à ces ennemis d’autrefois. Cependant, une nouvelle personne vint rejoindre ses cauchemars. La première nuit ou Resath fut l’objet des atrocités de son mental, elle se réveilla en hurlant, saluant mentalement le fait de dormir dans une chambre seule. Elle resta, haletante, sur son lit pendant plusieurs minutes, ses tempes vrombissaient et son cœur battait si fort qu’il résonnait dans tout son corps. Ses yeux fixait le mur, baignait dans l’ombre de la chambre, seulement éclairé par la fenêtre, légèrement voilée par les rideaux.

Resath se tenait au bord de cette falaise abrupte. Lysa le rejoignit, le couvant du regard bienveillant traditionnel qu’elle avait pour l’homme. Il semblait fort à l’extérieur mais fragile de l’intérieur. Alors qu’ils s’asseyaient pour profiter de la vue et de calme ambiant, Nalenthal sortit de nulle part et attrapa Resath par l’épaule. Ils disparurent dans un nuage de poussière noire pour réapparaitre plus loin, l’ombre tenant Resath au-dessus du vide. L’ombre fixa Lysa de ses sombres yeux.
« -Tu vas payer. » Hurla-t-il de sa voix caverneuse. Il lâcha Resath et fondit sur Lysa, s’insinuant en elle comme il le fit lorsqu’il l’avait possédée. Alors qu’il brisait chaque pan de son esprit, les yeux de la jeune hybride impuissante virent Resath s’empaler sur les pics, au bas des falaises. Se vidant lentement de son sang, l’agent rendit son dernier soupire. Lorsque Nalenthal eu achevé de briser la conscience de Lysa, il se retira et disparut, la laissant, brisée.

Lysa frissonna. Elle se leva et alluma la bougie. Elle savait que ce n’était qu’un cauchemar mais les sensations qu’il provoquait étaient bien réels. Elle enfila la première tenue qui lui passa par la main et sorti marcher un peu, en pleine nuit. Elle se hissa jusqu’aux remparts de la ville. Alors qu’elle fixait l’horizon, un soldat s’avança jusqu’à elle. Il devait être de garde. Il s’accouda aux créneaux et commença à faire la discussion.
« -Première vrai bataille, hein ?
-… Pas vraiment. Des mauvais rêves.
-Ah. J’aurais cru. Mattew Condoil. Et vous ?
-Lysa Vastalan. De l’ordre de Perce-Ténèbres.
-Ceux qui sont venus avec la caravane ?
-Oui, ceux-là même. Vous êtes de Fayronce ?
-Pas exactement. Je voulais aider la guérilla du nord, près de Gilnéas. J’ai été blessé gravement et on m’a envoyé ici pour me faire soigner. Je suis resté aider en guise de remerciement. Je pensais quitter l’endroit bientôt mais voyager seul n’est pas une bonne idée. Et vous ? Que fait une sang-mêlé  dans un groupe de mercenaire ?
-Nous ne sommes pas vraiment un groupe de mercenaire. Nous faisons quelques contrats rémunérés mais nous luttons contre les ombres. J’en ai eu assez de resté à Hurlevent à ne rien faire de concrets. Alors voilà.
-C’est plus facile quand on a plus rien à perdre, j’imagine. Vous avez de la famille qui vous attend ?
-Une tante et un frère. Et vous ?
-Plus personne. Ma femme est morte pendant la prise de Gilnéas. Mon fils a été tué dans la guerre contre la horde lors des campagnes de Pandarie. Et ma fille a disparue en Draenor, avec un groupe de colon.  Même si on reprenait Gilnéas, la maison familiale me semblerait bien vide. »
Les deux discutèrent pendant quelques heures. Mattew raconta quelques anecdotes de guerre à Lysa tandis qu’elle lui parlait de Dalaran. Le garde finit par la saluer, pour finir sa ronde. La jeune hybride se retrouva à nouveau seule avec ses pensées. Elle retourna dormir et resta enfermé une partie de la journée. Ce ne fut que le soir qu’elle ressortit de son isolement.



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MessageSujet: Re: Lysa Vastalan ou les cieux embrasés   Lysa Vastalan ou les cieux embrasés EmptySam 22 Aoû - 3:51

Le présent : A la poursuite des ténèbres
Première partie


Lysa entra dans l’infirmerie. Le médecin en service ouvrit de grands yeux en la voyant, le bras mutilé, le cou mordu et parsemé de brulures. La magicienne aidait énormément les soigneurs de Fayronce, ils commençaient à tous la connaitre et certains l’appréciait même. Il s’empara de bandages et de désinfectant, commençant son travail. Lorsqu’il examina son bras, les blessures si particulières l’obligèrent à marquer un temps d’arrêt. Il finit par bander tout le bras, n’ayant pas de solutions alternatives. La morsure était très profonde mais ne sembla pas infectieuse. Heureusement les brulures étaient très superficielles. Lorsqu’il eut finit son travail, la magicienne grimpa jusqu’à sa chambre. Elle avait eu droit à une petite pièce, juste sous les toits. Rien de plus confortable que le dortoir commun, mais au moins elle ne réveillait personne. Elle se hissa jusqu’au sommet et jeta un coup d’œil à Ydric depuis sa fenêtre. Cette soirée avait été horrible. Le sorcelame et l’enchanteresse avait la conscience lourde. Lysa avait besoin de solitude, comme Ydric. Pour la première fois depuis qu’ils se connaissaient, ils partageaient réellement une chose en commun. Elle aurait préféré que ce ne soit pas la culpabilité. Ses yeux dévirèrent vers son bras mutilé. Le sorcier avait manqué de l’achever. Cette chose avait rongé son bras et ce cadavre l’avait mordu. Lysa s’abandonna aux pleures tandis que tout le stress de la soirée retomba. Il avait joué avec leurs nerfs, profitant de leur vulnérabilité mentale. Elle ignorait ce que l’ombre avait murmuré à l’oreille d’Ydric mais elle frissonnait encore en y repensant. Le plus terrifiant était probablement que ces murmures prenaient parfois la voix de Nalenthal. Les larmes roulèrent sur ses joues quelques minutes, jusqu’à ce qu’elle reprenne le dessus sur ses émotions tempétueuses. Ils n’étaient que des souris, un petit amusement pour les moissonneurs. Lysa pianota sur ses genoux, nerveuse avant de s’emparer d’une feuille et d’une plume.
Elle eut du mal à écrire sans trembler, les premiers mots furent hésitants. Lorsqu’elle acheva la lettre, elle se souvient qu’il n’était pas localisable. Elle laissa la lettre sur son bureau et se glissa en dehors de la mansarde. Elle sortit du manoir et grimpa sur les remparts, espérant croiser Mattew. Le sort semblait s’acharner contre elle, le garde n’étant pas en service, visiblement.

Lorsque l’aube pointa, la magicienne se sentit mal. La tète lui tourna. Lentement, sous ses yeux, Nalenthal apparut, lui tendant la main. Il afficha un sourire carnassier.
« -Comme on se retrouve. Quel dommage qu’il ne vous ai pas achevé.
-Tu es mort ! C’est dans ma tête ! Je le sais !
-Parce que le paladin te l’a dit ? Et s’il t’avait menti. L’ombre se mit à lui tourner autours. Cette toile t’aurait presque dévoré vivante à cause de ton camarade… Si tu l’avais tué, tu en aurais été débarrassé. Il te l’avait promis. Peut-être qu’elle aussi, elle reviendra te rendre visite.
La voix caverneuse du spectre aurait fait frémir nombre de personnes. Lysa ne la connaissait que presque trop bien maintenant. Nalenthal repris son discours.
-Et dire que si tu m’avais laissé utiliser ta magie, cela ferait longtemps que ton petit ordre sera réduit à néant. Nous aurions pu faire de grandes et belles choses, ensemble. Mais tu as toujours eu le don pour choisir le mauvais camp… Il éclata d’un rire rauque avant de disparaitre en fumée. »

Lysa revint à elle, deux gardes au-dessus de son visage. L’un la tenait dans ses bras. Elle avait simplement eu un léger malaise à cause du manque de sommeil et d’alimentation. La magicienne se pinça mais resta suspicieuse. Elle ne pouvait qu’avoir rêvé. Nalenthal était mort.  Raxos lui avait assuré qu’il n’avait pas subsisté dans son esprit. Cette vision avait été si limpide… Elle se pinça une nouvelle fois pour reprendre ses esprits. Nalenthal était mort. Fallenthal avait usurpé sa voix pour perturber la magicienne et c’était tout. Lysa ne devait pas perdre confiance en ces affirmations sinon, elle sombrerait. Elle se releva et remercia les deux gardes, avant de prendre le chemin de l’infirmerie.

Une fois sur place, elle enfila sa tenue et se mis à assister les médecins et à s’occuper des malades. Alors qu’elle nettoyait les scalpels, une ombre passa derrière la fenêtre. La magicienne vissa son regard sur sa cuve d’eau et ses outils. La vision s’insinua lentement en elle. L’hybride vit d’abord Ragnar être porter à l’infirmerie sur une civière. La jambe gauche était presque sectionnée tandis que son visage était masqué par le sang qui jaillissait de son œil droit. Peu après, les autres membres entrèrent tour à tour, tous mutilés et blessés. Lysa détourna le regard mais son esprit continua à engranger les images de ses atrocités. C’est alors qu’arriva une dernière civière, recouverte d’un drap. Lysa s’en approcha. Tous ses camarades étaient déjà entrés pourtant. Lorsque le médecin leva le drap, Lysa se vit, allonger sur le drap blanc. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, sur le brancard, ils avaient la couleur et l’expression de Nalenthal. La magicienne marqua un mouvement de recul. Un bruit de verre brisé la ramena à la réalité et la vision s’estompa.
« -Lysa ! Fait un peu attention. Lui lança l’une des infirmières depuis l’autre bout de la salle. »
La magicienne regarda les morceaux de verres par terre, la coupelle était brisée. Elle avait machinalement continué à laver les ustensiles pendant que les images défilaient dans sa tête. Cette vision était l’une des plus horribles qu’elle avait eues. Elle réalisa soudainement que Raxos lui avait dit que Nalenthal était mort. Mais pas comment. Le doute l’assaillit. Et si certaines de ces visions montraient l’avenir ? Elle secoua la tête. C’était ridicule. Ces visions n’étaient que des cauchemars. Rien de plus. La magicienne aurait aimé pour demander comment Nalenthal était mort. Raxos l’aurait rassuré, lui réaffirmant que c’était impossible que ce spectre revienne la hanter. Mais il était introuvable. Elle tenta de balayer cet horrible doute mais ne parvient plus à se concentrer sur rien. L’un des médecins finit par lui conseiller d’aller se reposer. Au vu de son état, elle devrait faire partie des patients et non des soigneurs.

En effet, la sang-mêlé était dans un sale état. La fatigue et le manque d’alimentation ne faisait qu’aggraver sa perte de sang importante. Lysa n’avait pas faim du tout et les visions cauchemardesques l’empêchaient de se reposer trop longtemps. Cependant, elle obtempéra aux bons conseils de ce médecin et parti se reposer quelques heures dans sa chambre. La fatigue était telle qu’elle dormit d’un sommeil sans rêve, pour une fois épargner par le spectre.


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