Avant l'Age de la Mémoire, la douce Terre-mère respirait dans les brumes dorées de l'aube. Lorsque les nuages d'ambre se posèrent pour le repos, d'innombrables champs de blé et d'orge apparurent. Telle fut la mer primordiale de son travail, la grande vasque de la vie et de l'espoir.
Les yeux de la Terre-mère s'abaissèrent sur les terres dont son souffle avait suscité l'émergence. Son œil droit, An'she (le soleil), donna chaleur et lumière à la terre. Son œil gauche, Mu'sha (la lune), donna la paix et le repos aux créatures agitées de l'aube. Telle était la puissance de son regard que la Terre-mère devait alternativement fermer l'un ou l'autre de ses yeux. Son regard tendre fit du jour la nuit et ce fut le premier jour de la terre.
Tandis que l'œil droit brillait sur l'aube dorée, les douces mains de la Terre-mère s'étendirent sur les plaines d'or. Partout où passait l'ombre de ses bras, un noble peuple se levait sur le sol riche. Les Shu'halo (les taurens) se dressèrent et remercièrent en priant leur aimante mère. Là, dans les champs sans fin de l'aube, les enfants de la terre jurèrent allégeance à sa grâce et promirent de bénir son nom jusqu'à l'obscurcissement final du monde.